Survivre en hiver : comment bien se préparer pour la saison froide

Se préparer pour l’hiver, c’était autrefois une question de survie, un art que nos aïeux pratiquaient avec patience et méthode. Aujourd’hui, dans notre programme « 52 semaines pour préparer votre famille à l’imprévu », l’épisode 37 rappelle cette sagesse : se mettre en ordre dès l’été et l’automne, comme la fourmi de la fable… pour mieux affronter l’hiver.

Pourquoi préparer l’hiver ?

1. Parce que l’hiver est exigeant

L’hiver met tout à l’épreuve :

• Le corps (froid, fatigue, maladies),

• Le logement (humidité, isolation),

• Les ressources (chauffage, nourriture, énergie),

• Et même le moral.

Anticiper, c’est alléger cette charge quand les journées sont courtes, froides et parfois rudes.

2. Parce qu’on récolte ce qu’on a semé

L’été et l’automne sont les saisons de l’abondance. C’est le moment idéal pour :

• Mettre en bocaux, faire des confitures, sécher ou congeler des fruits/légumes,

• Couper et stocker le bois, entretenir les appareils de chauffage,

• Vérifier l’isolation, préparer des vêtements adaptés, acheter les produits d’hygiène ou de soin.

En hiver, on consomme — mais on ne produit presque plus. Si rien n’a été prévu avant, on dépend entièrement des circuits d’approvisionnement.

Confitures, bocaux et stocks durables : préparer l’abondance pour les jours gris

L’été, c’est le moment idéal pour faire des réserves sucrées, pendant que les fruits débordent de goût et que la chaleur aide à sécher les pots sur le torchon.

Faire des confitures maison

Abricots, framboises, mûres, prunes, figues ou pêches… tous ces fruits gorgés de soleil peuvent être transformés en confitures, gelées ou compotes.

• Astuce de grand-mère : ajoutez un filet de citron pour mieux conserver les couleurs vives et éviter que le sucre ne cristallise.

• Pour les confitures, on respecte en général un ratio de 1 kg de fruit pour 800 g de sucre (ou moins, avec un sucre spécial confiture à base de pectine).

• Après cuisson, versez immédiatement dans des pots propres et encore chauds, fermez bien et retournez-les jusqu’à refroidissement complet : c’est le secret du vide d’air qui prolonge la durée de conservation.

Les conserves de l’automne : le garde-manger des jours froids

Quand les températures baissent, c’est au tour des légumes de conservation de passer en bocaux.

• Pommes, poires, coings en quartiers pochés dans un sirop léger,

• Courges, carottes, betteraves, céleris, haricots verts, pommes de terre coupées en dés ou en purée,

• Même les soupes maison peuvent être stérilisées si on respecte les bonnes pratiques d’hygiène.

Technique de base :

1. Éplucher, laver, ébouillanter ou blanchir les aliments selon leur type.

2. Les disposer dans des bocaux propres (Mason ou Le Parfait), bien tasser.

3. Recouvrir éventuellement de saumure, de sirop ou d’eau salée.

4. Stériliser au bain-marie ou à l’autocuiseur (20 à 30 minutes pour les fruits, jusqu’à 1h30 pour les légumes pauvres en acidité).

5. Étiqueter soigneusement avec la date de mise en pot et le contenu.

Pourquoi faire tout cela maintenant ?

Quand le froid arrive et que les légumes frais deviennent chers, vos bocaux maison deviennent un trésor de confort et d’autonomie.

• Plus besoin de courir au supermarché sous la pluie ou dans la neige,

• Vous maîtrisez ce que vous mangez (pas de conservateurs, pas de plastique),

• Et vous retrouvez un plaisir simple : celui de déguster en hiver ce que vous avez cueilli et cuisiné en été.

Comme disaient nos grands-parents : « Les réserves, c’est du soleil en bocal. »

Le bois de chauffage : bon moment, bon stockage… et règles à respecter

Un bon feu, ça commence bien avant l’hiver. Couper et stocker son bois ne s’improvise pas — et un bois mal préparé, c’est moins de chaleur, plus de fumée, et plus de risques.

Quand couper le bois ?

Le meilleur moment pour abattre les arbres destinés au chauffage est à l’automne, une fois que la sève est redescendue (généralement entre octobre et novembre selon les régions).

• Un bois coupé à cette période est plus sec, plus léger à fendre,

• Il commencera à sécher pendant l’hiver et pourra être prêt l’hiver suivant, voire plus tôt pour certaines essences rapides à sécher (comme le bouleau ou le peuplier).

💡 Évitez de couper au printemps ou en été : la sève monte, le bois est plus humide, donc plus long à sécher.

Comment le stocker correctement ?

Un bois humide, stocké à même le sol ou sous une bâche fermée, pourrit plus qu’il ne sèche. Pour qu’il brûle bien et chauffe efficacement, il faut :

• Fendre les bûches dès la coupe pour accélérer le séchage,

• Les empiler sur une palette ou des traverses de bois pour les isoler du sol,

• Les stocker à l’abri de la pluie mais à l’air libre : idéalement sous un auvent, dans un abri bûches, ou avec un toit et des côtés ouverts,

• Laisser sécher au minimum 6 mois, et jusqu’à 18 mois pour certaines essences denses (chêne, hêtre).

Un bon bois sec produit plus de chaleur, moins de fumée, et préserve vos conduits.

Ramonage : obligatoire et indispensable

Que vous utilisiez un poêle à bois, une cheminée, ou un insert, le ramonage est obligatoire.

• Il doit être fait au moins une fois par an (et deux fois si usage intensif),

• Par un professionnel certifié, qui vous remettra une attestation en cas de sinistre (assurance),

• Cela permet d’éviter les feux de cheminée, d’améliorer le tirage, et de brûler plus efficacement.

Attention à la réglementation

Depuis quelques années, certaines communes ou métropoles imposent des restrictions sur l’usage du chauffage au bois, notamment dans les zones à faible émission.

• Les poêles trop anciens ou non certifiés peuvent devenir non conformes à court terme,

• Pour savoir si votre installation est concernée, consultez les documents officiels de votre mairie.

🔍 Bon réflexe : si vous envisagez d’investir dans un poêle, privilégiez les modèles labellisés Flamme Verte 7 étoiles ou équivalent. Ils sont plus efficaces, plus propres… et reconnus par la réglementation.

Anticiper les coupures d’électricité et le gel des canalisations

En hiver, les coupures d’électricité sont plus fréquentes, notamment lors de pics de consommation ou de tempêtes. Se préparer, c’est éviter de se retrouver dans le noir ou sans chauffage en pleine nuit :

• Prévoir une ou deux lampes à LED rechargeables, des bougies, une batterie externe chargée pour le téléphone, voire un petit powerbank solaire,

• Avoir une solution de chauffage d’appoint sans électricité (poêle à bois, chauffage au gaz portatif avec aération adaptée),

• Garder quelques repas prêts à être mangés froids ou réchauffables sans four.

Le gel des canalisations est un autre risque souvent négligé :

• Isolez les tuyaux exposés, surtout dans les vides sanitaires, caves ou murs non chauffés,

• Lors des grands froids, laissez couler un fin filet d’eau pendant la nuit dans les zones à risque pour éviter la pression du gel,

• Et en cas d’absence prolongée : coupez l’eau et vidangez les circuits.

Mieux vaut prévoir ces petits gestes simples avant que les températures ne plongent : quand l’eau gèle ou que le compteur saute, il est souvent trop tard.

Des vêtements adaptés : la chaleur commence par la peau

En hiver, se protéger du froid ne dépend pas uniquement du chauffage. Ce qu’on porte compte tout autant, surtout si l’on doit restreindre sa consommation d’énergie. Mieux vaut multiplier les couches que pousser le thermostat.

• Privilégiez les matières naturelles ou techniques : laine, coton épais, polaire ou sous-vêtements thermiques.

• Adoptez la règle des trois couches :

  1. Une couche respirante contre la peau,

  2. Une couche isolante (laine, polaire…),

  3. Une couche coupe-vent ou imperméable si vous sortez.
     
     

N’oubliez pas les extrémités :

• Un bonnet (30 % de la chaleur s’échappe par la tête),

• Des gants chauds,

• Des chaussettes épaisses (voire deux paires fines superposées),

• Et un tour de cou ou une écharpe pour éviter les pertes thermiques par le col.

💡 Pensez à préparer une garde-robe d’hiver accessible pour chaque membre du foyer, en incluant des vêtements de rechange si le linge met plus de temps à sécher. Prévoir un étendoir intérieur, proche d’un poêle ou d’un radiateur, permet de gérer le séchage par temps humide.

Pharmacie et petits soins d’hiver : ne pas laisser un rhume vous clouer au lit

L’hiver est la saison des coups de froid, des virus qui traînent… et parfois de la difficulté à accéder à un médecin rapidement. Mieux vaut donc anticiper en constituant une petite pharmacie d’hiver familiale, avec tout le nécessaire pour gérer les petits maux sans stress.

À avoir dans son stock :

• Paracétamol ou ibuprofène : pour les fièvres et douleurs,

• Sirop pour la toux ou pastilles apaisantes,

• Thermomètre fiable,

• Sérum physiologique (nez bouché, yeux secs),

• Tisanes apaisantes : thym, camomille, verveine, avec du miel,

• Huiles essentielles de secours (à manier avec précaution) 

Prévoir aussi :

• Mouchoirs en tissu ou jetables,

• Baume à lèvres, crème pour les mains (froid + lavages fréquents = crevasses),

• Gel hydroalcoolique ou savon doux,

• Et quelques masques si un virus revient à la mode…

💡 Astuce : préparez un petit kit à part pour les déplacements (sac à dos, voiture) avec mouchoirs, gel, cachets de base et couverture de survie.

Ressources complémentaires

Sur ce site

Apprendre à se chauffer et cuisiner au bois 

Sur d'autres sites

https://nopanic.fr/poele-a-bois/